Les Contemplations, XIV
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis pas demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehaors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mais croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe,
un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
-Victor Hugo (1847)
ecrivé après la morte de sa fille
je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis pas demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehaors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mais croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe,
un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
-Victor Hugo (1847)
ecrivé après la morte de sa fille